Laurent Sanson

« On n’imagine pas ce qu’apporte un Grand Départ, c’est une chance inouïe »

Figure incontournable du cyclisme français comme directeur sportif de l'équipe Cofidis de 1997 à 2023, Alain Deloeuil évoque avec enthousiasme le Grand Départ du Tour de France 2025 dans le Nord. Le natif de Marchiennes connaît les rouages de la Grande Boucle par cœur.

Coureur amateur réputé dans les années 1970-80 avec de belles victoires au compteur (Tour de la Réunion, Polynord…) et trois podiums sur Paris-Roubaix amateurs entre 1977 et 1982, Alain Deloeuil à très vite mis son expérience au service des coureurs professionnels. Directeur sportif historique de la formation nordiste Cofidis dès sa création en 1997, le Nordiste a contribué aux nombreux succès de l’équipe.

Fin stratège, il a guidé de nombreux talents vers la victoire. On se souvient du succès de David Moncoutier sur le Tour de France 2004 à Figeac : « David est échappé en compagnie de deux coureurs espagnols (Flecha et Martinez) qui se font la guerre, et moi je le calme en lui disant que nous n’avons qu’une seule chance de prendre le large et pas deux. Je lui dis qu’il va falloir être très fort dans la dernière ascension située à 10 kilomètres de l’arrivée, et surtout faire la descente du col à un rythme d’enfer pour maintenir l’avance prise dans la montée. David a respecté le plan à la lettre en attaquant dans l’ascension, et ensuite en effectuant une descente vers l’arrivée juste fabuleuse. David n’était pas un bon « descendeur », nous avions peur pour lui dans chaque virage, mais ce jour-là, il a fait un grand numéro pour gagner l’étape avec deux minutes d’avance. Nous étions derrière lui, aux premières loges, des spectateurs privilégiés. Ce fut un moment exceptionnel pour David, l’équipe ! Moi, j’avais les larmes aux yeux ! »

Un Grand Départ majestueux

Domicilé à Famars dans le Valenciennois, au cœur des secteurs pavés de Paris-Roubaix, Alain Deloeuil a une analyse très précise de ce Grand Départ du Tour 2025 à Lille : « Nul doute que Lille va mettre le paquet, ça va être majestueux comme Grand départ ». Il ajoute : « On n’imagine pas ce qu’un Grand Départ apporte à une ville, à une région. Tous les regards sont braqués sur le Tour, qui est avec la Coupe du Monde de football et les JO, l’événement le plus regardé au monde ! Et le Tour, c’est chaque année ! ».

Pas de pavés entre Valenciennes et Dunkerque et un avis précis

Homme du Nord, Alain Deloeuil a surtout coché une étape sur son agenda : celle que relie Valenciennes à Dunkerque. « Cette étape, prévue le lundi 7 juillet, divise les observateurs. J’entends des voix qui disent qu’une étape sans les pavés, ce n’est pas le Nord. Je ne suis pas totalement d’accord, car on a vu dans un passé pas si lointain, lors d’une étape du Tour de Cambrai, de nombreuses chutes de leaders dès les premiers jours de course ».

« N’oublions pas que Le Tour, c’est 21 étapes, et on ne peut pas, dès la troisième, faire prendre des risques inconsidérés au peloton, d’autant que sur cette étape Valenciennes-Dunkerque, s’il devait y avoir des pavés, nous les aurions sur les premiers kilomètres, et sportivement ça ne présente aucun intérêt », complète celui-ci. Jeune retraité du cyclisme, Alain Deloeuil n’en garde pas moins une expertise très appréciée. Si notre interlocuteur ne sait pas encore exactement le rôle qu’il aura en juillet prochain, une chose est sûre : il va vibrer pour la Grande Boucle !

Contenu fourni par : Département du Nord